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Sans lettres, ni étiquettes

Sans lettres, ni étiquettes

Auteurice Valérie Vuille, 06 juillet 2017
Type de publication

Refuser de se définir, se laisser libre de ses amours et de son identité, certainEs refusent de coller à une lettre du fameux LGBTQ*. Que cache vraiment ce nouveau mode de pensée en dehors des étiquettes ? Rencontre avec 3 jeunes.

« Et alors, toi t’es quoi ? » – « Bein…. Moi … ». Entre les films comme La vie d’Adèle, les déclarations de Lily-Rose Deep ou le passé de Chirlay Mcray, femme du nouveau maire de New-York, on en parle de plus en plus : certaines personnes peuvent « changer » d’orientation sexuelle, ou encore refusent de se définir. Queer, fluidité sexuelle ou encore gender fluide, les concepts pour définir cette nouvelle manière de vivre ne manquent pas. Revendication ou envie de liberté ? Ce nouveau mode de pensée représente pour les personnes qui le revendiquent une façon de s’écouter et un pied de nez à la société.

S’écouter, voilà un mot qui correspond bien à Valentin (prénom d’emprunt). «Au début, quand t’es ado, tu n’as pas le choix de te coller une étiquette. Tu le fais un point c’est tout, confie-t-il. Je me posais plein de questions. T’aimes les filles ? T’aimes les garçons ? Puis j’ai grandi et j’ai décidé de laisser venir les choses, sans chercher à me définir… ». Aujourd’hui en couple avec un homme, Valentin refuse de se dire bisexuel ou homosexuel, non pas par revendication, mais simplement par respect de ses besoins. Pour Mélanie (prénom d’emprunt), c’est aussi une manière de se laisser libre. «Dans la vie, tout peut changer. J’ai été 6 ans avec un homme sans me poser de questions et puis j’ai rencontré ma compagne actuelle, raconte-t-elle. J’ai pas envie de me dire bisexuelle ou de penser que je vais être toute ma vie avec des femmes. C’est venu comme ça et je veux pas devoir l’identifier absolument. »

Ce qui relève plutôt d’une envie de liberté s’est transformé en revendication, pour Lucile (prénom d’emprunt). Dès l’adolescence, la jeune femme sent une attirance pour les femmes. Elle se cherche, teste beaucoup de choses et se dit « garçonne ». « En fait, j’aimais dire que j’aimais tout le monde», précise-t-elle. Plus tard, elle rencontre sa compagne actuelle. «Elle m’a apaisée, explique-t-elle. Aujourd’hui, j’ai plus envie de coller à des étiquettes, au contraire, j’ai envie de les briser. »

Si les choses semblent claires pour ces jeunes, il n’a pas toujours été facile de faire comprendre et accepter leurs décisions. Pour Valentin, le terme « coming out » n’a jamais pris tout son sens. «J’ai jamais eu besoin de me poser et d’expliquer mes choix, confie-t-il. » Idem pour Mélanie, qui a décidé de ne jamais présenter sa relation comme quelque chose « d’anormal ». Pourtant, difficile de faire comprendre leur choix de ne pas se déterminer. «Mes amis comprennent, mais pour mes parents c’est très dur, développe Mélanie. Avec mon père, j’ai arrêté d’en parler. Ma mère, elle, est plus ouverte, mais ce n’est pas évident. Pour simplifier les choses, je lui dis que je suis bisexuelle. Ça elle comprend.»

Pas facile pour ces jeunes de se trouver une place et d’arriver à se faire entendre. Mais malgré tout, s’identifient-ils quand même à la communauté LGBT* ? C’est un « non » en chœur de la part des interviewéEs. « J’ai des amiEs qui ressentent très fortement ce sentiment d’appartenance, explique Lucile. Ils se retrouvent ensemble, ont besoin de faire la fête ensemble. Moi, ce n’est pas mon cas ». Mais attention, ça ne les empêche de se battre pour l’égalité des droits. ChacunE à leur manière, ilsELLES sont investiEs pour sensibiliser les personnes et faire changer les mentalités. D’ailleurs, leur mode de vie pourrait bien être un nouveau pas vers ces changements : «Les questions comme le mariage pour tous ou l’adoption pour les couples de même sexe n’ont plus lieu d’être, si ces catégories n’existent plus, développe Lucile. Au fond, c’est ouvrir encore plus le champ des possibles en éliminant les étiquettes. »

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