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The Handmaid’s tale (La servante écarlate)

The Handmaid’s tale (La servante écarlate)

Auteurice Valérie Vuille, 17 août 2017
Type de publication

Que penseriez-vous d’un monde, où les droits de femmes n’existeraient plus ? C’est ce que propose la série The Handmaid’s Tale (renommé dans la version française La servante écarlate), de Bruce Miller. Une dystopie dont le réalisme interpelle et provoque des frissons.

Tiré du roman de  Margaret Atwood, The Handmaid’s Tale, nous emmène dans une Amérique contemporaine, où les droits des femmes n’existent plus. On y suit le quotidien de June, renommée Offred, du nom de son « propriétaire » (« Of Fred » signifiant littéralement « à Fred »), jouée avec brio par Elisabeth Moss, devenue contre sa volonté une servante écarlate, destinée à la reproduction. Si l’esthétique des costumes et les couleurs délavées, laissant ressortir le rouge, font tout d’abord penser à un voyage dans le passé, le récit se déroule au contraire dans un monde contemporain, plus que semblable au nôtre.

 

Mais que s’est-il donc passé ? La puissance de la série réside dans sa construction en flash-backs, nous dévoilant au fur et à mesure de l’intrigue le basculement vers une société totalitaire. En se passant de grands dialogues, mais en jouant sur les retours en arrière et les gros plans révélant au plus près les émotions de June, on découvre l’émergence d’une nouvelle dictature ainsi que les souffrances de l’héroïne.

 

Entre fiction et contemporanéité

 

Tout commence, lors d’un attentat terroriste et la mise en place d’un état d’urgence. Petit à petit, sans que les citoyenNES ne se soient soulevéEs, les libertés fondamentales sont remises en question et une dictature issue d’un mouvement religieux, la république de Gilead, est mise au pouvoir. Faisant face à un problème d’infertilité, il décide de diviser les femmes en trois catégories distinctes. Les Epouses, les Marthas, toutes deux infertiles, et les Servantes. Les Epouses sont les femmes des dirigeants, tandis que les Marthas s’occupent de l’organisation du foyer. Les servantes, encore fertiles, sont quant à elle, uniquement destinées à la procréation. June, mère d’une petite fille, se voit ainsi séparée de sa famille et enlevée pour devenir le ventre porteur d’un commandant. Terrorisme et désastre écologique, autant de déclencheurs qui résonnent avec les crises contemporaines et offrent à la série toute sa profondeur, allant à certains moments jusqu’à frôler l’avertissement.

 

Le viol ritualisé

 

En supprimant tous droits aux femmes, les dirigeants de Gilead se basent sur un argument de survie : la procréation. La série révèle ainsi le lien étroit qui lie les droits des femmes à leur capacité de porter un enfant. Réalité, qui ne peut que résonner dans notre société, où les combats passés et présents autour du droit à l’avortement et à la contraception forment un pilier central des combats féministes. Plus encore, que cela soit lorsque l’on parle de violence sexiste ou d’égalité salariale, la sexualité, la légitimité et les soupçons de maternité ne sont jamais très loin.

 

De cet argument de survie suit une véritable ritualisation du viol, qui est révélé aux spectateursTRICES avec des scènes sans ambiguïté et sobres, qui n’offrent pas de voyeurisme au regard, mais insistent sur les souffrances muettes des femmes.

 

Magnifiquement scénarisée, remarquablement bien jouée et imagée, The Handmaid’s Tale est une série à voir assurément.

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